Les tyrans sont de retour ! On ne se réjouira pas de certains développements de l’actualité internationale consacrant l’ascension récente de certains « hommes forts », ni de leur exercice particulièrement brutal du pouvoir afin de s’y maintenir, mais ils sont l’occasion de revisiter tout un pan de l’histoire du théâtre qui éclaire ce que nous voyons. Les pièces retenues ont plus précisément pour point commun de s’éloigner des modèles tragiques, des mythes traditionnels ou des constructions théoriques sur la figure du tyran pour s’intéresser aux circonstances historiques, au jeu social et à la tectonique des forces politiques qui portent au pouvoir de tels personnages. Que ce soit à l’époque de l’instauration de la monarchie absolue, de l’autocratie tsariste ou de la dictature nazie, des dramaturges tels que Shakespeare, Pouchkine ou Brecht ont fait l’essai d’un théâtre interrogeant les dynamiques de légitimation, l’écriture de l’histoire ou encore la théâtralité du pouvoir, qu’on ne met en scène que parce qu’il est déjà une scène, traversée de part en part par la question de la fiction.

 

Corpus étudié

- William Shakespeare, Richard III, éd. D. Loyaza, trad. J.-M. Déprats, 2021.

- Alexandre Pouchkine, Boris Godounov, éd. J.-L. Backès, trad. G. Arnout, Paris, Gallimard, « « Folio théâtre », 2018.

- Bertolt Brecht, La Résistible Ascension d’Arturo Ui, traduction d’H. Mauler et R. Zahnd, Paris, Éditions de L’Arche, 2012.

 

Textes complémentaires (qui pourraient être l’objet d’exposés)

- Sophocle, Œdipe tyran, trad. B. Chartreux, Paris, Théâtrales, 1989.

- Pierre Corneille, Cinna, édition de Georges Forestier, Paris, Gallimard, collection « Folio classique », 2005.

- Albert Camus, Caligula, éd. P.-L. Fort, Paris, Gallimard, « Folioplus », 2012.

 

Ouvrages critiques de référence

- V. Lochert et alii, Le Pouvoir en scène, Neuilly, Atlande, 2020.